2019: Logiciel Libre: Améliorer les choses

Le logiciel libre est utilisé quotidiennement par tout le monde à partir du moment où on touche un pc sous n'importe quel système d'exploitation (OS X et Windows utilisent à certain niveau des éléments développés par BSD par exemple). Si vous allez sur le net, peu importe le navigateur, vous avez de grandes chances que le serveur qui vous envoie la page web soit tout ou en partie à base de logiciel libre. Vous utilisez donc quotidiennement des logiciels libres mais...

...comment vivent les logiciels libres ?

Certains de ses logiciels libres sont développés et maintenus par des sociétés ou fondations qui tirent des revenus de ceux-ci. Souvent les revenus sont issus de service vendu autour de ceux-ci ou via des sponsors (Blender, Firefox, BlueMind, Krita…), ces revenus servent à continuer le développement en payant les équipes qui travaillent dessus. Il existe une autre partie des logiciels libres qui ne fonctionnent pas ainsi et qui sont pourtant utilisés par énormément de monde sans forcément le savoir. Ces logiciels sont développés par des gens qui travaillent sur leur temps libre (soir, weekend, vacances…). Leur revenu principal vient donc d'un autre travail dans une société quelconque. Tous les logiciels libres n'ont pas vocation à avoir un modèle économique ou avoir suffisamment de poids pour attirer des sponsors.

Donc les personnes sont soit rémunérées directement pour le travail qu'elles font sur le logiciel libre soit pour un autre boulot qui n'intervient pas dans le logiciel libre. Parmi celles qui font du logiciel libre au travail, rien n'empêche celles-ci de faire aussi du logiciel libre en dehors.

Les projets qui ont les moyens d'avoir de l'argent pour payer des équipes ont sûrement divers problèmes mais ce n'est pas ce que je veux aborder ici. Ce qui m'intéresse c'est les autres projets, ceux faits sur le temps libre.

Ce modèle repose sur le temps libre et la volonté qu'ont les personnes pour travailler sur le logiciel libre. Ce temps libre est rarement constant d'un jour à l'autre ou d'une semaine à l'autre De fait, un logiciel libre développé comme ça est souvent plus lent à évoluer. Il est souvent développé par une ou quelques personnes mais rarement une grosse équipe. Dans ces conditions, le projet devient usant mentalement pour la ou les personnes travaillant dessus. Le cumul du travail de jour et de celui sur le temps libre n'est pas simple. Parfois c'est les retours utilisateurs qui sont usants, car le bug n'est pas corrigé assez vite, que l'évolution tant attendue n'est pas encore là alors que d'autres moins importantes le sont et la majorité est souvent silencieuse. Parfois le projet n'est plus utilisé personnellement par la personne en charge et elle finit donc par le délaisser.

Que peut-on faire ?

Le logiciel libre est un travail qu'il soit fait dans le cadre de son travail de jour ou sur son temps libre. C'est une production qui demande de l'investissement en temps, en énergie, en réflexion. Cette production n'est que rarement valorisée dans le logiciel libre et c'est fort dommage. Remercier les personnes travaillant sur tel logiciel que vous utilisez permet à celles-ci de se sentir soutenues et encouragées et ainsi de faire face aux remarques négatives qu'elles reçoivent par ailleurs.

Le logiciel libre est un travail et c'est dommage d'avoir si peu de reconnaissance de cela. C'est vu comme quelque chose fait sur le temps libre mais c'est pas parce que la personne travaille de 21h à 23h qu'elle a une production moins professionnelle que ce qu'elle fait de 9h à 18h. Pourtant on ne considère que rarement la rémunération dans ce cadre-là. Et si on essayait de donner la possibilité de faire des logiciels libres un vrai travail rémunéré. Ça demande beaucoup d'argent à une personne, mais nettement moins à deux mille et encore moins a dix mille. Si un utilisateur donne 0.2€ par mois à un logiciel libre, ça représente 2.4€ par an. Si on est dix mille à le faire ça fait un salaire non négligeable pour une personne. Liberapay permet de faire des micro-dons, le montant versé minimum est de 2€ (c'est vous ensuite qui choisissez la fréquence, x.y€ par semaine/mois/an). Il y a peut-être d'autres plateformes dans le genre (j'avoue ne pas avoir cherché toutes les alternatives). Si vous faites ceci tous les mois en changeant de projet vous pouvez soutenir 12 logiciels libres différents. Si votre budget vous le permet et que vous pouvez donner 10€ c'est 4 projet par mois que vous pouvez soutenir. Si vous en avez les moyens et que vous utiliser un logiciel libre régulièrement songez y sérieusement.

Vous pouvez aussi contribuer vous-même aux logiciels que vous utilisez. Il y a plein de mannières et vous n'avez pour cela pas besoin de savoir programmer. Vous pouvez aider à documenter le logiciel, vous pouvez aider à la traduction si vous connaissez des langues dans lesquelles le logiciel n'est pas traduit. Vous pouvez aider les autres utilisateurs qui font face à des difficultés d'utilisations des logiciels. Vous pouvez également signaler un bug, essayer de le reproduire pour donner des informations détaillées. Et si vous êtes développeur, vous pouvez aussi aider au développement. Dans tous les cas, n'importe qui peut aider à sa mesure et en fonction de son temps aux logiciels libres.

Faites en la promotion (n'allez pas forcer les gens à les utiliser, ne leur conseillez pas d'utiliser tel logiciel quand il demande un conseil sur un autre). Plus le logiciel est connu, utilisé, plus on peut espérer permettre de le financer et ainsi d'avoir un vrai temps prévu pour ça par la ou les personnes travaillant dessus.

Si on résume

Pour soutenir le logiciel libre, le nombre fait la différence !

Pensez dans la mesure de vos moyens à:

  • Remercier ceux qui travaillent sur les logiciels libres que vous utilisez
  • Faire un don même minime si le projet ou la personne le permet
  • Contribuez (documentation, traduction, support utilisateur, développement…)
  • Utilisez les logiciels libres et faites le savoir

Les petits ruisseaux forment les grandes rivières et tout soutien sous quelque forme qu'il soit fait toujours plaisir à voir.